Je ris au manège des deux garçons. Il faut croire qu'ils s'ennuient vraiment et je les comprend parfaitement! Être enfermé comme ça, c'est vraiment la mort! Mais enfin, au bout d'encore une dizaine de minutes, l'avocat pointe le bout de son nez. Il est petit un peu rondouillet avec des lunettes en fonds de bouteilles. Je ne l'ai jamais aimé, mais il faisait bien son travail alors je ne disais rien. Jusqu'à maintenant!
C'est pas trop tôt non de dieu! Qu'est-ce que t'as fichu pour être aussi long?
Je m'énerve plutôt rarement de la sorte, mais là c'est presque une obligation. Être en face de Riley et avoir ces barreaux entre nous, n'aide vraiment pas à mon humeur, c'est la révélation du soir!
-Je suis désolé mademoiselle Sanchez... Mais...
Mais quoi?! T'es pas foutu de faire ton travail même au prix que t'es payé?
Je quitte totalement Riley pour rejoindre l'avocat et je lui jette un regard noir. Oh et puis merde hein, à sa tête ça se voit qu'il n'a pu rien faire et ça me met encore plus en colère.
Fiche le camp t'es viré.
-Quoi? M... Mais ma... Mademoiselle...
T'es viré mon gros! En quelle langue je dois le dire? Dehors!
Je pointe la sortie comme s'il s'agissait de ma propre maison et je sors mon portable alors qu'il file aussi vite que son ambonpoint le permet. Je compose un numéro. Malgré l'heure, on ferait mieux de me répondre, sinon je ne donne pas cher de la peau du type qui n'arrête pas de me matter depuis que je suis entrée! Et justement, je me tourne vers lui, en attendant qu'on me réponde, pour faire passer ma rage.
Tu oses encore une fois me regarder de travers et je me serre de mon soulier pour te faire éclater la cervelle, est-ce que ç'est bien clair?
-Allo?
C'est moi. Trouve un avocat et ramène-le tout de suite au poste!
-Mais t'en as d'jà un Dani et il est plus de quatre heures du mat' je dormais moi....
Je m'en contre balance totalement Skip! Tu me trouves un avocat. Un jeune et un bon, compris? Parce que sinon tu pourrais aller visiter le fond de la baie avec des pentoufles de béton!
Je lui raccroche au nez. La colère toujours là. Les prisonniers y vont de leurs petits commentaires et je les fusilles tous les uns après les autres d'un regard tueur. Cette fichue nuit ferait mieux de vite se terminer, sans quoi il pourrait bien finir par y avoir un mort.